Le prédicateur Matéo
«
Cette nuit j’ai pris une décision : je désire me convertir aux Evangélistes. J’ai réfléchi depuis plus d’un an. J’ai besoin d’activité. Il me semble que ma littérature ne me donne plus grand chose et le cinéma n’est que de temps en temps. Il faut que je fasse quelque chose, aider mon prochain. Je crois en Dieu.
Matéo Maximoff – 28 novembre 1962
»
Baptême – Ploudalmezeau – 1978 – photo Matéo Maximoff

C’est ainsi que dans son journal, Matéo note une nouvelle étape de sa vie. De mère catholique et de père orthodoxe, il a évolué jusque-là, parmi les deux religions. Il note avec malice : « j’ai deux calendriers avec seulement deux semaines de différence. Depuis ma jeunesse quelle aubaine ! Sans contredire ma foi, je peux à loisir boire et festoyer six fois dans l’année : deux Pâques, deux Pentecôtes, deux Noël ! Cela m’arrange que le Christ soit né deux fois. Et puis n’ai-je pas moi-même deux anniversaires depuis l’erreur commise en 1920, par un douanier qui écrivit sur mon laisser- passer, 17 janvier à la place du 7 juin. » Ce trait d’humour ne peut cependant pas occulter la sincère et profonde religiosité dont Matéo fait preuve depuis toujours, comme l’atteste sa fréquentation de l’église orthodoxe et de nombreux pèlerinages catholiques jusque dans les années 1960.

Convention évangélique – Claustre 1990
– photo Matéo Maximoff
Sa conversion au pentecôtisme s’inscrit à la fois dans un contexte personnel et collectif. Comme il le note lui-même dans son journal, sa carrière littéraire marque le pas et le contrat avec les éditions Flammarion arrive à son terme. C’est dans cette conjoncture que Matéo reçoit l’appel mystique qui bouleverse sa vie et l’engage dans un mouvement qui traverse le monde tsigane depuis les années 1950. Matéo s’y investit avec la passion qui le caractérise. Le 4 janvier 1963, il reçoit le baptême et en 1964 devient pasteur de la Mission évangélique.
Convention évangélique – Ploudalmezeau – 1978 – photo Matéo Maximoff
Dès lors, Matéo se jette corps et âme dans les activités de l’Église : réunions, prédications, conventions, écoles bibliques. Les tournées missionnaires le conduisent aux quatre coins de la France et de l’Europe. En 1972, c’est le départ pour l’Inde, 30 000 kilomètres en voiture en 49 jours ! Puis Israël, États-Unis. De ces périples d’évangélisation, Matéo tire profit pour rencontrer ses frères roms, manouches, gitans et voyageurs du monde entier, comme il le rapporte dans ses reportages photographiques et films super 8.
Mission évangélique chez les nomades Lambadi – Inde – 1976 – photo Matéo Maximoff
Dès le début de sa conversion, Matéo s’attelle à la traduction de la Bible en dialecte kalderash. Le Nouveau Testament « E Nevi Vastia » est publié en 1995 par la Société biblique française.
En parallèle, il poursuit ses activités dans le monde profane : édition de ses romans, publications d’articles dans diverses revues, conférences, etc. Certains pasteurs de l’Église évangélique lui en font le reproche, mais Matéo passe outre. Il continue à se rendre au pèlerinage des Saintes-Maries-de-la-Mer et en septembre 1991, il fait partie d’une délégation qui rencontre le pape Jean-Paul II au Vatican. Son ouverture d’esprit, sa soif de rencontres et sa curiosité insatiable ont permis à Matéo d’évoluer en toute liberté dans ces différents mondes.
Vivian Villerstein – Ennordres – Ecole biblique – 1980 – photo Matéo Maximoff

LE RéCIT FAMILIAL

A LA CROISéE DES MONDES ROMS ET MANOUCHES

LES ANNéES
SOMBRES

JE CONTINUE A éCRIRE C’EST MA SEULE CONSOLATION

MONTRER LA VIE DES ROMS TELLE QU’ELLE EST

LE PREDICATEUR
MATéO

UN HOMME ENGAGé

UNE VIE POUR TRANSMETTRE